Un engagement financier majeur
La Chine s’engage à investir près de 10 milliards de yuans (soit 1,4 milliard de dollars) dans la construction du projet international de réacteur thermonucléaire expérimental, mieux connu sous le nom d’ITER. Ce projet ambitieux, dont les travaux débuteront cette année en France, représente environ 10 % des coûts totaux de l’initiative. Cette annonce a été faite lors du Forum Oriental de Science et de Technologie qui s’est tenu à Shanghai la semaine dernière.
Objectifs et implications du projet
D’après Luo Delong, directeur adjoint du bureau chinois d’ITER, l’objectif central de ce projet est de trouver des solutions aux enjeux pressants liés à la supply énergétique. Au cours de la phase de construction, qui s’étendra sur une période de dix ans, environ la moitié de cette contribution sera utilisée. Les chercheurs chinois seront principalement responsables de la création de composants essentiels tels que les équipements de chauffage, de diagnostic et de maintenance à distance, ainsi que de leur transport vers le site d’Cadarache, dans le sud de la France.
L’importance d’ITER pour l’avenir énergétique
ITER, qui signifie « la voie » en latin, est une initiative pharaonique dotée d’un budget d’environ 11 milliards d’euros (15,5 milliards de dollars). Ce projet se concentre sur l’exploration de la faisabilité scientifique et technique du réacteur de fusion nucléaire le plus avancé à ce jour, décrit souvent comme un « soleil artificiel ». Si tout se passe comme prévu, ce réacteur pourrait produire une énergie renouvelable, sûre et propre, en remplacement de combustibles fossiles tels que le pétrole et le charbon. L’énergie générée par ITER serait 30 fois plus puissante que celle produite par le Joint European Torus (JET), la plus grande expérience de fusion actuellement en opération.
Contexte historique et diversité des partenaires
Le projet ITER a trouvé ses origines au milieu des années 1980, par des efforts conjoints des États-Unis et de l’ex-Union soviétique. Aujourd’hui, le consortium comprend l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, la Russie, la Corée du Sud, la Chine et l’Inde, chaque pays contribuant à l’initiative. La Chine a officiellement rejoint ITER en février 2003. L’accord fondamental, signé en novembre 2006, a débuté sa mise en œuvre l’année passée et a une durée initiale de 35 ans, avec une possible extension de 10 ans.
Ressources humaines et défis à relever
Concernant le financement, l’Union européenne absorbera la moitié du coût de construction, tandis que l’Inde et les autres pays partenaires se partageront le reste. Reports précédents indiquent que la Chine enverra 30 scientifiques en France pour assister à la phase de construction. Actuellement, plus de dix chercheurs et managers sont déjà présents à Cadarache, et plusieurs autres les suivront prochainement. Bien que la Russie, la France et le Japon aient également lancé des projets de réacteur de fusion expérimentaux similaires, la Chine a réalisé un exploit majeur en construisant en septembre dernier son propre dispositif de fusion expérimentale, un Tokamak supraconducteur après avoir mené avec succès une série d’expériences à Hefei, dans la province de l’Anhui.
Conclusion et perspectives d’avenir
Cependant, la route sera semée d’embûches, car la Chine doit faire face à un manque de talents dans ce secteur. De nombreux chercheurs ont exprimé la nécessité d’améliorer la formation de scientifiques spécialisés pour renforcer la capacité de recherche du pays. L’initiative ITER pourrait ainsi servir de catalyseur pour stimuler l’innovation et l’excellence dans le domaine de la fusion nucléaire en Chine et au-delà.
Quelles sont, selon vous, les implications futures de tels projets pour la transition énergétique mondiale ? N’hésitez pas à me faire part de votre avis dans les commentaires !
Laisser un commentaire